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Vie et moeurs de monsieur Henry Dickson

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samedi

INTERROGATOIRE 1

- Bonjour monsieur Dickson

- Bonjour vous ou moi

- Première question : Henry Dickson est-ce votre «vrai» nom ?

- Non. 

- Et tenez-vous à le rendre public ?

- Non. Même si je n'en ferais pas une maladie. C'est un choix artistique, professionnel, philosophique. La simple politesse est de le respecter. 

- Vous avez donc un «vrai» et un «faux» nom ?

- Qu'est-ce qu'un «vrai» nom. Ça suppose un faux quelque part. Pour comparer. On imagine des fraudeurs, des faux papiers, des agents secrets Israéliens qui «emprunte» ou à qui le gouvernement fourni de vrai/faux papier. Soit des documents authentiques à des noms imaginaires dans le but de faire des choses qu'on n'a pas envie d'expliquer ni de décrire publiquement.

Nous sommes ici dans la culture. Dans le plus léger. On signe souvent de faux chèques pour de vrais auteurs. Si. Si. Cela s'est vu!

- Léger avec culture ?

- Vous vivez dans le même monde que moi. On a de la difficulté ou on ne veut pas ou on fait exprès (inconscience suicidaire) de ne pas enseigner le français tout en prétendant qu'au Québec, voilà. Et que la Loi 101. Voilà. Et le parti qui a le plus saboté la Loi 101 ou qui l'a laisser grignoter est le PQ. Tout en ayant, épisodiquement, des crises langagière où il y a des mots comme indépendance/souveraineté mais pas séparation qui est négatif. Nous voulons une indépendance joyeuse et festive. Sans faire de peine à personne. L'idéal serait que nous ne nous en apercevions pas. Que nous nous levions un matin et c'est fait: nous voilà un État. Et le Canada, le Fédéral nous aime toujours et n'a rien fait pour nous contrer ou nous contrarier. S'il l'avait fait, nous aurions été désemparé et aurions dû renoncer à notre rêve d'émancipation comme le personnage de Tanguy dans le film. Donc, si on enseigne des «compétence», c'est pour éviter de montrer des connaissances et de mesurer l'effet qu'elles ont fait dans les jeunes esprits et s'ils ont compris et retenu quelque chose. Comme ce serait triste, on préfère penser qu'ils sont plein de bonne volonté et ont faire les efforts nécessaire mais dans la joie. Et ce sera ceux-là qui n'auront rien appris pendant 11 ans, qui après 2 ans de Cégep général se présenteront comme candidat prof. Et pour ne pas leur faire de peine - bonté qui ne viendrait pas à l'esprit de ceux qui jugent les dossiers des candidats médecins, ingénieurs, pharmaciens - peu importe leurs notes. Ils seront acceptés. Et, après 4 ans d'étude en éducationnage, tout aussi ignorants mais plein de bonne volonté, ils deviendront des fonctionnaires de l'enseignement pour 30 ans et répandront l'ignorance à pleine brassée. Il va de soi que si on n'enseigne pas la grammaire - un prof racontait que la direction le menaça ainsi: ayant repéré des Grévisse au sous-sol, il avait pensé les amener dans sa classe. On lui dit: si les Grévisse montent tu sors. Ainsi, encore, on évitera de mesurer les connaissances en français de la première année à la fin du secondaire - et c'est pareil pour toutes les matières. Ce qui permet d'augmenter le taux de diplomation (le % de diplômés) afin de se mesurer avantageusement entre provinces et pays. On ne saura donc jamais ce qui est retenu. Ce qui a été oublié. Ce qui, comme dans le proverbe est entré par une oreille et est sorti par l'autre. Parce qu'on ne veut pas le savoir. Et parce qu'on se doute que si jamais on osait faire une telle chose, le taux d'échec serait hallucinant et les parents (on rêve) se répandrait dans les rues avec des fourches et des torches enflammées pour réclamer des têtes au Ministères de l'Éducation Nationale. En cinquième secondaire, on donne donc un permis de travail. Affirmant que le candidat apprenant à persévéré durant toutes ces années. L'école devenant une garderie. Puisqu'elle doit, en théorie, les garder jusqu'à 16 ans. Après tout, que peut faire un jeune hors de l'école ? À part intéresser les pédophiles ? Heureusement qu'il y a les décrocheurs qui s'expulsent eux-même du système au lieu de faire encore baisser la moyenne. On a donc des profs qui ne savent rien. Éduqué par des profs qui ne savaient rien. Prof qui évitent d'écrire au tableau ou dans l'agenda ou le cahier des élèves tant ils ont de fautes (peur légitime et compréhensible de faire rire d'eux par ceux des élèves qui savent) et préfèrent téléphoner aux parents. Évitant de laisser la moindre trace écrite de leurs ignorance. On se souviendra qu'il fut un temps où les enfants n'allaient pas au-delà de la cinquième année et que beaucoup (la majorité?) savaient leur français. Qui était vu comme une matière indispensable. Comment apprendre une autre matière si on ne peut lire: géographie, math. etc. Mais comment faisaient-ils ? On enseigne aux enfants depuis des millénaires et on ne sait plus comment. On ne sait plus comment former des profs. Et on ne cesse de parler de progrès. 

Il faudrait parler de lire.

- Quant à la culture ?

- Hihan !

- Quant à l'Art ?

- Hihan !

- Quant à l'Histoire ? 

_ Il y a de quoi se rouler par terre.

_ Tout ceci est aussi déprimant que d'habitude. 

_ Et ne surprendra pas les déprimés. 

- Nous y reviendrons un jour mais, tantôt, nous parlions de nommer les gens. 

- Dans la vie, vous ne choisissez rien. Ou vous pouvez passer une bonne partie de votre vie à ne rien choisir. Et certainement pas de naître. D'abord. S'en suit que vous ne choisissez pas votre nom. Qui était, à l'époque, celui du père. Ce n'est que plus tard, sans choisir davantage, qu'on imposera les noms du père et de la mère comme «nom de famille». Que vous ne choisissiez toujours pas. Pas plus que vous n'avez choisi de naître. Une cause amenant une série de conséquences.

2 inconnus se rencontrent et décident de se reproduire. La Nature aidant, ça fonctionne. 

Sans vous demander votre avis. Et vous voilà. 

Et, votre prénom, le nom précédent le nom de famille, vous ne le choisissez pas non plus. Caprice. Pour faire plaisir à un oncle. Ou pour s'attirer les faveurs d'un saint. Ceci se faisait à l'époque de ma naissance. 

Chez certains peuple, les indiens d'ici, par exemple, on changeait de nom à l'adolescence pour marquer la rupture et le passage de l'enfant et de l'adulte. Il y avait aussi des épreuves initiatiques intéressantes ou désagréables. Et, parfois, on ne passait pas le test et on mourait. L'alcool et l'auto font la même chose à 16 ans.

On peut aussi choisir un nom comme un logo, une marque de compagnie - ou le nom peut devenir une marque. 

Ou parce qu'il est ridicule. 

Qu'on a une «vraie» job sérieuse qui nous sert de mécène pour nos activité frivoles de danseuse. Comme on disait, à une certaine époque: on «entretenait» une danseuse. Genre Dame aux Camélias. Ou une prostituée mineure. Le mot «pédophile» étant dans le dictionnaire mais en sortait rarement. 

Il y a toutes sortes de raison.

Nom de plume. Nom de scène (acteurs - chanteurs). Acronyme. Pseudonyme. Anagramme. Avatar. Nom de guerre. 

En anglais, c’est « aka » ou a.k.a. Acronyme de « also known as » « connu aussi comme »

Légende. 

Comme dans les services secrets lorsqu'on construit 1 identité imaginaire mais plausible à 1 officier de renseignement. Un tueur professionnel au service de l'État comme James Bond - le modèle actuel des corsaires vs les pirates. Ennemis. Parasites. Illégaux. Le corsaire sous contrat réservait un % de ses prises (à l'ennemi) à son État employeur. Sinon, il finissait aussi pendu que le premier.

Ici.

Dominique Michel. Louise Forestier. Michel Louvain. Samantha Ardente - actrice porno et ex-secrétaire dans un collège. Biz, chanteur et écrivain du groupe de rap québécois Loco Locass. Podz, réalisateur de film. 

Ailleurs

Kirk Douglas - Issur Danielovitch Demsky, son père était juif polonais au nom imprononçable. Woody Allen - Allen Stewart Königsberg. Bob Dylan - Robert Allen Zimmerman

Marilyn Monroe - Norma Jeane Mortenson. 

Hergé - Georges Rémi. Greg - Michel Louis Albert Regnier. Jack Kirby - Jacob Kurtzberg. Copi - romancier, dramaturge, dessinateur Raúl Damonte Botana. John Lewis Hart - Johnny Hart - créateur du comic strip B.C. et co-créator de The Wizard of Id.

François Rabelais - Alcofribas Nasier ou Seraphin Calobarsy. Voltaire. Anagramme de son nom Arovet L.I. Arouet le Jeune ou François Marie Arouet parce qu'il était tanné de se faire battre par les serviteurs des petits marquis qu'il brocardait.

Molière.

Stendhal. 


Louis-Ferdinand Céline - Louis Ferdinand Destouches

Jean Ray - Raymond Jean Marie De Kremer

Marguerite Yourcenar - Marguerite de Crayencour


Lénine - Vladimir Ilitch Oulianov 

Trotsky - Lev Davidovitch Bronstein (tueur et, pour prouver qu’il y a une morale et une justice immanente, tué à coup de piolet sur les ordres de son ancien maître)

Staline - Joseph (Iossif) Vissarionovitch Djougachvili

Rien que du beau monde.


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